Éducation aux images 2.1
- recherche-action -


« Usages numériques, salles de cinéma, pratiques des publics adolescents, médiation : des convergences à inventer »

Région Île-de-France 2017-2022

Synthèses des groupes de travail

Le 25 mars 2019 au Forum des images, les groupes de travail ont élaboré, pendant une « journée marathon », des réflexions et projets innovants, fondements des actions qui seront expérimentées. Voici les synthèses écrites de leurs élaborations.

Synthèse réalisées grâce à la contribution de Sonia Winter, doctorante-chercheuse en art vidéo et psychanalyse.

Groupe 5 : Mémoire, ressource, constitution d’un patrimoine, valorisation des actions

Atelier animé par Jean-Yves de Lépinay (Images en Bibliothèques).

Synthèse de la journée

Paradoxe lorsqu’on parle de constitution de patrimoine ou de mémoire : dans des ateliers, par exemple, la finalité n’est pas forcément d’aboutir à des objets « mémorisables », ni même à la création d’oeuvres. Il ne s’agit pas seulement d’ateliers de création mais peut-être davantage d’« ateliers de contribution ». Contribution puisqu’il s’agit dans bien des cas de produire ensemble de la connaissance et des qualités de pratique. Dans le cadre particulier de la constitution d’une mémoire et d’un patrimoine, ce sont les processus mis en oeuvre qui devraient être conservés avant tout. Les conserver pour les renseigner, les partager, puis essayer de produire un autre niveau de réflexion sur nos propres pratiques, qui partirait de la connaissance des pratiques antérieures et de leur comparaison, mais également des pratiques actuelles. Imaginer ainsi une typologie ou une cartographie qui permettrait d’éclairer les choses.
Pour partir de questions concrètes, les sous-groupes sont partis de projets existants, en essayant de voir comment une démarche d’auto-documentation, d’auto-construction de la mémoire, pouvait émerger de l’intérieur de l’atelier et serait produite à l’issue de l’atelier.

3 sous-groupes :

  • Ateliers de pratique amateur :
    • Projet de pratique amateur dans le domaine du sport en lien avec les Jeux Olympiques de 2024 en Seine-Saint-Denis. Enjeu, ambition : parvenir à faire évoluer le projet de construction urbaine, les complexes sportifs imaginés à partir de cet atelier actuellement mené.
    • Atelier de documentation du territoire de la Bièvre : projet urbain sur certaines communes autour de la Bièvre, rivière largement effacée par le temps, qui va être reconstituée.
    • Ces projets sont en lien avec ce qui se passe dans la ville et ses évolutions. Ils permettent de documenter l’évolution d’un territoire et l’imaginaire d’un territoire (dans le cas par exemple de la Bièvre), de constituer une mémoire en allant éventuellement rechercher des archives. Ces ateliers posent donc des questions méthodologiques, qu’il faudra documenter. Par exemple : Comment articuler la question de la mémoire et le message véhiculé (dans un travail avec des adolescents mais pas seulement) avec une pratique de l’image qui est, aujourd’hui de façon dominante, axée sur la communication. Essayer plutôt de raconter ce qui se déroule, de construire des récits, en travaillant sur des traces qui seront parfois plus intéressantes que le résultat en lui-même. Exemple de pistes sur le projet Saint-Denis : un voyage à Tokyo est prévu par de jeunes judokas, avec l’idée de collecter des objets, faire des portraits en binômes pour se présenter, apporter des cartes comparatives entre Saint-Denis et Tokyo (voir comment des relations objectives ou non sont possibles entre les territoires)…
  • Valorisation dans des lieux  : Réflexion à partir d’un projet existant, « Mémoires de collégiens », projet de mémoire dans un collège situé à Paris XVIIIème. Situé initialement porte de Clignancourt, il va déménager de l’autre côté du boulevard Ney. Deux territoires différents de chaque côté du boulevard qui soulèvent des questions liées aux frontières. L’idée est de dépasser le territoire du collège, d’atteindre d’autres cercles et d’autres frontières. Elargir au territoire, dans lequel les identités culturelles sont extrêmement variées, et à d’autres générations (ouvrir le dialogue à un ensemble divers de participants : familles, enseignants…). Le projet se nourrit d’abord d’une collecte d’archives, qui soit également matière à valorisation. Valorisation dans des lieux, en particulier la salle de cinéma. Que faire pour que la salle de cinéma puisse se saisir du projet, tout au long de celui-ci et pas seulement au moment du résultat ? Par exemple, à travers des pastilles d’actualités qui rendraient compte régulièrement de l’état du projet, et qui pourraient être également utilisées pour élargir la restitution aux réseaux sociaux. Projet multi-facettes : les restitutions peuvent aussi être envisagées à travers des installations, en intégrant éventuellement dans le projet, dès l’origine, un ou plusieurs artistes / cinéastes, pour produire un compte-rendu.
  • Plateforme en ligne pour documenter ces différentes pratiques : Pour conclure et tisser un lien entre ces différents ateliers, imaginer une plateforme en ligne qui tenterait de les cartographier. Des collections existent déjà (BNF, Passeurs d’images…), mais il y aurait toute une histoire des dispositifs imaginés à travers le temps, et une typologie de tout ce qui se fait, ne serait-ce que les vingt dernières années (avec des ateliers de pratique, comme la table mash-up qui a permis une pratique et une réflexion sur le montage…) à recenser et à réintroduire dans une histoire des pratiques. Le point de départ est une volonté de cartographier et de définir une méthodologie de documentation, exploitable et échangeable, qui permette aux praticiens de rendre compte de leurs expériences, de les pérenniser, de faire vivre les documents captés.